Jenny Smith, Ma Vie toute pourrie

Jenny Smith, Ma Vie toute pourrie, éd. Nathan, juin 2013

(Titre original : My Big Fat Teen Crisis)

Une jeune pré-adolescente britannique énumère la liste des faits plus ou moins positifs qui marquent sa vie de collégienne, alors qu’autour d’elle se jouent des drames familiaux aux enjeux bien plus énormes qu’elle ne pourrait le soupçonner.
L’adolescence de Bridget Jones comme on aurait aimé l’imaginer…

 En bref : Sam Wallis est une jeune fille de treize ans, pour qui la vie semble s’écrouler quand sa meilleure amie pour la vie (BFF), Gemma Smith, quitte la région pour « s’exiler » sur l’île des Hébrides avec ses parents chercheurs. Autant dire le bout du monde, pour une pré-adolescente. Gemma semblait être la seule qui comprenait son univers, peuplé de T-Shirt à tête de cheval « second degré » et de délires de chèvres poursuivant leurs pires ennemis dans leur imagination.
A sa grande surprise, un petit nouveau fait son apparition le jour de la rentrée. David Matthieson est l’incarnation de la beauté vivante, et Sam est immédiatement sous le charme. Comment avoir une chance auprès de ce beau garçon solitaire, alors que les plus belles filles du collège ont bien fait comprendre à Sam que tout en elle reflétait l’immaturité.
David n’est pas le seul à intégrer le collège. Alors que Sam déjeune à la cafétéria, son ancienne meilleure amie de bac à sable, perdue de vue il y a si longtemps, refait une apparition tonitruante. Cat Malloy s’est métamorphosée en superbe jeune fille, ultra-lookée, ce qui n’échappe pas aux filles habituées à recevoir toute l’attention et que les garçons oublient aussi vite que le vent tourne.
Pourquoi Cat est-elle partie il y a des années et réapparaît-elle aujourd’hui si différente ? Plus étrange encore, il semblerait que Cat et David se connaissent bien…
Sam doit-elle y voir un signe du destin,… ou une ombre de plus, planant sur son bonheur ?
Mon avis : Ces chroniques de la vie d’une adolescente de treize ans sont assez rapides à lire, et souvent ponctuées de petites « listes de plus et de moins » que Sam dresse dans chacune des situations particulières auxquelles elle est confrontée, ainsi que d’échanges avec sa meilleure amie Gem, exilée dans les îles au large de l’Ecosse, via réseaux sociaux.
Ces éternelles tergiversations autour de situations qui nous apparaissent, avec le recul, d’une simplicité effarante (mais ne sommes-nous pas tous dans le flou le plus total à cet âge ?), peuvent rendre le récit agaçant par moment. Sam a beau se questionner sur des problèmes bien réels, dans certains cas, elle les crée elle-même pour mieux pleurer ensuite. Cette tendance à l’autoflagellation devient assez pénible au fur et à mesure que l’on avance dans le récit, alors que l’on serait en droit de penser que l’héroïne apprend de ses erreurs passées.
D’autant que tout autour d’elle se jouent des drames aux incidences bien plus graves, problèmes d’adultes dont les tenants et les aboutissants dépassent souvent les enfants.
Ces enjeux constituent une sorte de révélateur aux yeux de Sam, qui réalise bien tard que la vie ne se résume pas aux apparences, à la popularité ou à quelque autre fête locale.

« L’avantage de faire un vrai travail physique, c’est que ça m’a empêché de trop ruminer. D’ailleurs, ça m’a rappelé un documentaire que j’ai vu une fois à la télé sur des enfants de mon âge, ou plus petits, qui ramassaient du plastique dans une décharge pour le revendre et s’acheter du pain. Leur vie n’était qu’une longue suite ininterrompue d’heures de travail pénible et d’ongles abîmés, et j’étais là à me plaindre de Tara Hamilton. » (p. 222)

« Après qu’elle a raccroché, je suis restée assise près du téléphone, un peu hébétée. Gemma avait raison. J’étais une amie horrible. Je ne me préoccupais pas assez d’elle pour m’être intéressée à sa grande nouvelle. J’étais trop absorbée par mes problèmes personnels. » (p. 238)


Ma note : 

Ma chronique vidéo pour cet ouvrage :

Ce roman m’a été envoyé via le Service Presse des éditions Nathan. Je les en remercie encore.

(2) Comments

  1. Ah l'adolescence, certains diraient même que c'est une maladie infantile, mais rassurez-vous on en guéri, souvent ! 🙂

    1. Heureusement ! Quoi que chez certains, on se pose la question…

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