Mallock, Les Larmes de Pancrace

Mallock, Les Larmes de Pancrace, éd. Fleuve Noir, 13 février 2014.

Le commissaire Mallock est en vacances dans sa maison du Bordelais. C’est l’été et la canicule pèse sur les esprits et les corps. Mais les crimes ne prennent pas de repos. Un de ses collègues et amis du coin l’appelle afin de l’aider sur une affaire de meurtre dans laquelle il pourrait bien être un peu trop impliqué, connaissant la famille de près, pour s’y engouffrer seul. Lorsque ce sombre crime réveille d’anciennes affaires et des malédictions médiévales proférées par les Templiers, le tout sur fond de vignobles de haut cru, l’affaire semble beaucoup plus complexe qu’elle ne le paraissait au départ…

En bref : Le commissaire Mallock est un personnage bourru, limite schizophrène (dans le bon sens du terme), et hanté par ses propres démons. Lorsque son ami Gilles lui demande son aide sur une affaire de meurtre dans la haute société bordelaise, il semble refuser au premier abord, mais au fond de lui-même, ne peut résister à une bonne vieille énigme bien tortueuse. La victime, Henri de Renom, rentrait à son domicile quand il fut froidement abattu dans l’escalier de son château. Seule présente sur les lieux d’après les caméras de surveillance, sa femme, Camille de Renom, fille de la célèbre Sophie Corneille, députée et pressentie comme la prochaine Présidente de la République. Du beau monde dans de sales draps. Gilles, ayant bien connu la victime, préfère que le commissaire Mallock se charge de remuer la poussière à sa place.
Au cours de son investigation, ce dernier va dériver sur une affaire vieille de 30 ans, que tout le monde croyait close depuis longtemps, l’accusé croupissant en prison depuis toutes ces années et condamné à perpétuité.
Tous ces mystères, fondamentalement liés au vignoble possédé par la grande famille, font resurgir une vieille histoire de malédiction proférée par l’un des derniers Templiers sur ces terres, en plein Moyen-Âge.
Mon avis : Une nouvelle enquête du commissaire Mallock qui nous plonge de plein pied dans les terres bordelaises et le monde viticole. Ce sujet est traité avec détail et précision, ce qui ravira les amateurs de vins.

« Il s’en fit le serment en croquant dans un nouveau grain. Sucre, puissance, élégance. Normalement, la teneur en alcool des vins du commerce était de 4 à 6 degrés ; le sien tirerait entre 9 et 10, estima-t-il. Il éclata les pépins avec ses incisives. Sourire de satisfaction. Ils joueraient parfaitement leur rôle pour obtenir un vin tannique propre à la garde. Avec la puissance du soleil et la richesse de la terre s’opérerait ce que Pancrace considérait comme une transmutation sacrée, celle du raisin en vin. Oui, d’une certaine manière, la plus noble à ses yeux, il fabriquerait de l’or. » [p. 65]

Le commissaire Mallock enquête avec son temps. Les techniques de la police scientifique sont mises à rude épreuve pour résoudre tous les mystères de ces affaires. De nombreuses recherches ont certainement été nécessaires à l’auteur pour l’élaboration d’un langage savant recherché en la matière :

« – Les blessures de sortie sont toujours plus grandes et plus irrégulières, sans collerettes érosives. L’effet de rotation qui stabilise la balle dans l’air s’accentue quand elle pénètre les tissus. C’est l’effet de lacet, de la balistique terminale, un truc passionnant à étudier. Là c’est encore pire que d’habitude, pauvre gars ! » [p. 56]

Le tout est agrémenté de nombreuses notes de bas de page, nous en apprenant plus sur certains sujets passionnants.
Vous l’aurez compris, avec Les Larmes de Pancrace, cette enquête est écrite comme on pourrait regarder un bon film policier ou une série TV criminelle. L’enchaînement des événements ne se fait pas attendre, même si Mallock sait faire durer le suspense de ses révélations jusqu’à la toute dernière page du roman : un pure délice, du grand polar à la française !

Ma note : 

(1) Comment

  1. Anonymous says:

    A decouvrir absolument, j ai adoré<br />

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