D’ici là, porte-toi bien, de Carène Ponte

Carène Ponte, D’ici là, porte-toi bien, éd. Michel Lafon, juin 2019

Les chemins de six femmes se croisent au détour d’un séjour dans un complexe hôtelier du sud de la France. Durant une semaine, ces femmes vont apprendre à se connaître et partager leurs joies, leurs doutes et leurs peines, s’épauler et s’entraider. Une parenthèse bienvenue dans une existence faite de hauts et de bas.

En bref : Elles sont six, et leurs chemins vont se croiser à L’Avenue du Parc, le nouveau complexe de vacances qui vient d’ouvrir ses portes.

Jessie a du mal à déconnecter. Arrêter de tout planifier, c’est perdre le contrôle, et ça l’effraie plus que tout. Quand son mari lui pose un ultimatum : partir en vacances seule et tenter de lâcher prise, sinon l’avenir de leur couple sera mis en danger, celle-ci s’exécute mais n’en mêne pas large. Sauter à pieds joints dans l’inconnu, c’est assez déstabilisant, surtout pour une maniaque du contrôle.

Alison s’est faite plaquer au pied de l’autel par l’homme avec qui elle planifiait ce mariage depuis des mois. Sans réfléchir et encore sous le choc, elle fonce vers sa Mini et prend la direction de leur lune de miel… seule et en robe de mariée ! Parviendra-t-elle à se remettre de cette horrible déconvenue ?

Apolline et son mari tentent désespérément de concevoir un enfant depuis plusieurs années. Les rendez-vous médicaux, les traitements hormonaux, rien n’y fait. Alors que son mari se résout à jeter l’éponge, Apolline ne peut pas l’accepter. Il faudra pourtant bien, si elle ne veut pas que son mariage y laisse des plumes, voire plus.

Samya tente de recoller les morceaux avec Gilles, son mari revenu la queue entre les jambes après s’être fait plaquer par l’actrice pour qui il l’avait quittée (oui oui, si vous avez lu le précédent roman de Carène Ponte, Avec des si et des peut-être, vous reconnaîtrez ce personnage !). Pour sauver leur famille et pour le bien de leur petite fille Inès, Samya tente d’oublier la faute de son mari, mais cela s’annonce plus compliqué qu’il n’y paraît.

Geneviève et son mari Paul fêtent leur 50e anniversaire de mariage. Pour l’occasion, leurs enfants et petits-enfants leur ont offert une semaine de vacances : la lune de miel qu’ils n’ont jamais eue. L’occasion pour Geneviève de faire le point et tenter de trouver le bon moment pour annoncer à Paul une bien triste nouvelle.

Mia a 19 ans et est la jeune maman d’un petit Liam, fruit d’un premier amour de lycée qui n’aura pas duré. Abandonnée par son petit-ami et sa famille, elle n’a d’autres choix que de trouver un emploi pour payer son loyer et prendre soin de son fils. Elle entre à L’Avenue du Parc en tant que femme de chambre, mais sa jeunesse et sa fragilité en font la cible idéale pour des hommes aux intentions tout sauf louables…

 

Instagram @missmymoo

 

Mon avis : C’est toujours un plaisir de retrouver Carène Ponte pour un nouveau roman. D’ici là, porte-toi bien est déjà son cinquième, et je pense que c’est celui que j’ai préféré jusqu’ici !

Les thématiques abordées (la peur de l’inconnu, la maladie, l’infertilité, la séparation, le harcèlement et les agressions sexuelles…) sont universelles et certaines ô combien d’actualité. Je pense que chacun(e) d’entre nous peut se reconnaître dans l’un de ces personnages.

J’ai personnellement été touchée par Geneviève et sa lutte contre la maladie, et la crainte de l’annoncer à ses proches. Mais aussi par la jeune Mia, la proie d’un pervers sexuel (« balance ton quoi ? »…), et surtout Jessie, qui planifie intégralement sa vie, bannissant toute spontanéité de son quotidien, par peur de perdre le contrôle.

« Lâcher prise me terrifie. Si jamais je commence, je cours le risque de ne plus rien contrôler et que tout m’échappe. Je ne peux pas être celle qui subit. » (p. 240)

 

« Tu as beau tout prévoir, tout penser, tout régler, aucun logiciel ni aucune formule mathématique ne peuvent te prémunir contre l’imprévu. Parce que c’est ça, la vie. » (p. 91-92)

J’apprécie toujours les petits clins d’oeil que Carène Ponte fait à ses précédents romans. Dans D’ici là, porte-toi bien, on retrouve Samya, qui était un personnage secondaire de son précédent roman Avec des si et des peut-être. Maxine, l’héroïne principale de ce dernier, fait d’ailleurs une petite apparition dans ce nouveau roman. C’est une constante chez Carène Ponte. D’une certaine façon, tous ses romans sont reliés, et les lecteurs fidèles apprécient !

J’aurais néanmoins un petit bémol à mentionner : l’omniprésence de la nourriture, de façon assez décadente dois-je dire, qui si elle était justifiée par l’histoire, ne m’aurait pas posé de problème (si le sujet du roman était une jeune femme/un jeune homme atteint de boulimie par exemple). Mais dans le cas présent, plusieurs personnages se livrent sans arrêt à des orgies gastriques qui m’ont parfois écoeurée durant ma lecture (trop de sucre tue le sucre).

« J’ai une passion depuis toujours pour les gaufres. Rien de tel que deux gaufres, enfin trois, pour me remonter le moral. Alors quand il y en a au bas mot une bonne douzaine, le message est assez clair : réconciliation par gaufres.
Je m’assoie, me sers donc deux gaufres de la réconciliation, les arrose copieusement de coulis de myrtilles et en avale une grosse bouchée. […]
J’engloutis une deuxième bouchée, avale quasiment d’un trait le verre d’orange pressée qu’il m’a également servi.
[…] Attends, je crois que finalement je n’ai pas assez de glucides pour encaisser cette révélation.
Je me lève pour aller chercher un gros pot de Häagen-Dazs Peanut Butter Crunch.
– Vas-y, tu peux répondre, dis-je en plongeant dans le pot une cuillère à soupe. » (p. 302-304)

Est-ce que l’étalage de nourriture de façon beaucoup trop excessive vous écoeure également pendant votre lecture, ou est-ce seulement moi ? C’est un trait que j’avais déjà remarqué dans les précédents romans de Carène Ponte, et qui m’a cette fois-ci semblé too much… Mais ce n’est que mon avis personnel.

Malgré tout, c’est donc encore une très jolie lecture que nous offre Carène Ponte avec ce roman qui sent bon les vacances, le soleil et l’air de la mer. Et quand on voit le temps plus qu’incertain qu’il fait encore dehors alors que nous sommes pourtant mi-juin, on a décidément plus que besoin de ce genre de lecture. Foncez !

Ma note :

Merci aux éditions Michel Lafon de m’avoir permis de lire ce livre.

(1) Comment

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