Vanessa Savage, La Maison, éd. La Martinière, février 2019
(Titre VO : The Woman in The Dark)
Une famille déménage dans une maison délabrée, théâtre d’un atroce massacre une dizaine d’années plus tôt. Petit à petit, la dynamique familiale va basculer dans l’horreur.
En bref : Quinze ans après une horrible tuerie, la maison dont elle a été le théâtre est enfin mise en vente. Patrick, qui y avait grandi étant petit, décide de la racheter et d’y faire emménager sa famille.
Malgré les réticences de sa femme Sarah, en proie à une profonde dépression depuis la mort de sa mère, les parents et leurs deux enfants s’installent dans ce que tout le monde appelle « la maison du crime ».
Patrick est bien décidé à ce que cet emménagement marque un nouveau départ, et rêve d’une vie idyllique sous ce toit.
Mais quelque chose ne semble pas tout à fait normal dans ce lieu. Les nombreux points froids remarqués par leur fille, l’isolement dans lequel semble s’enfermer leur fils aîné… le caractère colérique de Patrick qui semble le transformer en un mari possessif et manipulateur.
Sarah ne sait plus qui croire, ni quoi penser. Elle est partagée entre le souhait de repartir de zéro et de se défaire de sa profonde mélancolie, et le sentiment que cette maison est fondamentalement mauvaise…
« – Vous feriez mieux de décamper, dit-il. Ça va recommencer. Cette maison… elle porte malheur aux gens. » (p. 252)

Mon avis : Lorsque les éditions de La Martinière m’ont contactée pour me proposer de lire ce roman, j’ai tout de suite été intriguée par l’accroche qui comparaît La Maison de Vanessa Savage à Shining de Stephen King et au film Psychose d’Alfred Hitchcock. Ma curiosité ayant été piquée, j’ai plongé avec grand intérêt dans ce livre et je dois dire que je n’ai pas été déçue.
La Maison est un thriller psychologique et domestique pesant et malsain. On comprend très vite que l’on a affaire à l’histoire d’un pervers narcissique (plus communément appelé manipulateur) en la personne de Patrick, le mari de Sarah. Plus les événements s’enchaînent, plus on le déteste et on aimerait pouvoir crier à cette femme de prendre ses enfants et de fuir le plus loin possible.
« […] j’ai eu un compagnon, dit-elle, qui s’emportait, comme tu dis, et me frappait. Au bout d’un moment, j’ai compris que si je ne le quittais pas, il finirait par me tuer. » (p.237)
Vanessa Savage parvient, avec ce premier roman (c’est tout de même à noter tant il est réussi) à nous embarquer dans un thriller magistral qui nous fait douter de tout.
Dans la peau de Sarah, nous ne savons plus qui ou en quoi croire : est-ce de la paranoïa ? Son traitement contre la dépression lui joue-il des tours ? La maison renferme-t-elle plus de secrets qu’elle ne le pense ? Jusqu’où Patrick est-il prêt à aller pour atteindre son idéal de vie parfaite ? Et enfin : le tueur de la famille qui occupait précédemment les lieux, récemment relâché, présente-t-il à nouveau une menace ?
Je ne peux que vous conseiller de dévorer La Maison de Vanessa Savage si vous souhaitez vous embarquer dans un thriller alliant un quasi-huis-clos à l’atmosphère oppressante d’une maison décrépie et qui semble renfermer bien des mystères. Vous ne le lâcherez pas !
Ma note :
Merci aux éditions de La Martinière pour m’avoir permis de lire ce livre.