
[Jbara, au sujet de son père] « Il est souvent chez le fkih du village voisin. Un fkih, c’est – comment dire en restant polie ? – c’est… c’est comme un imam. Non, pas du tout. Jamais. Ce n’est pas juste pour les vrais imams. Non, un fkih c’est en général le plus idiot du village qui ne veut pas bosser pour de vrai alors un jour il décide de devenir imam. Enfin c’est eux qui s’appellent comme ça. Un vrai imam, normalement, c’est un type bien qui ne fait rien de mal. Il faut y aller pour représenter Allah sur terre, il faut être sacrément à la hauteur. Les fkih, eux, en général ils ne savent ni lire ni écrire. Et la plupart du temps ils puent des pieds. Ce sont des dangers publics qui bouffent gratos, qui vivent à l’oeil et sur le dos des pauvres et des ignorants. Des vrais enfoirés que tous les pauvres gens respectent et craignent, en plus. Mon père le premier. » [p.13]
« Pardon, Allah, de T’avoir pris à partie tout à l’heure. Je ne veux pas être comme ces gens qui aiment Te culpabiliser. Les hommes n’arrêtent pas de le faire. Au lieu de se bouger, ils attendent que Tu te bouges, Toi. » [p. 79]
« Je sais que c’est un mot magnifique, Inch’Allah [si Dieu le veut]. C’est comme le petit espoir en plus qui fait que tout devient possible, comme un petit coup de pied aux fesses qui me réveille quand je perds espoir, comme si Allah me disait : « Je n’ai pas encore prix Ma décision alors lève-toi et tu verras. » Je sais que la décision finale T’appartient, Allah, mais je me dois d’escalader tout en haut de la montagne même quand les nuages m’empêchent de voir le sommet. Les fainéants eux, ils prennent Inch’Allah à la lettre parce que ça les arrange trop de dire que c’est à Toi de décider. Que si ça merde c’est parce qu’Allah ne voulait pas que ça arrive. Que c’est la volonté d’Allah. C’est sûr que le cul vissé sur un matelas, rien n’arrive, père ! Inch’Allah un jour tu te lèveras, père ! » [p. 79-80]
Elle dénonce également tous ceux qui trouvent refuge dans la religion afin d’opprimer à leur tour autrui, la femme en tête de liste, afin de redonner un sens à leur vie si misérable qu’ils n’auraient pu connaître la gloire par des capacités plus honorables. Les mêmes, bien souvent, qui au comble de l’hypocrisie, sont les premiers à céder à la tentation du Vilain, comme ils le clament si fort dans leurs prêches, les mêmes que les prostituées reçoivent pour clients, les mêmes qui soutirent des faveurs sexuelles de leurs employées ou de plus faibles qu’eux.
« L’imam commence son prêche, moi j’ai la dalle. Aujourd’hui, il parle des femmes et de leurs devoirs envers leurs maris, frères, fils, cousins, neveux, pères, grands-pères, arrière-grands-pères, petits-fils, arrière-petits-fils, beaux-frères, beaux-fils, cousins éloignés, cousins du troisième degré, etc. Mais quand même, il souligne que sans la bénédiction de la mère, les enfants, donc les hommes aussi, ne connaîtront jamais le bonheur sur terre ni le paradis céleste. Ouf, j’ai eu peur qu’on n’ait rien en retour. Seulement, il faut être mère… Je ne suis qu’une femme… Vite, j’oublie.
– Dites à vos épouses d’abaisser un voile sur leur poitrine…
Quel rapport avec les cheveux ? Et pourquoi Allah Tu ne T’adresses pas à moi directement, pourquoi Tu dis « dites à vos épouses » ? Pourquoi Tu ne me dis pas « pour être une femme bien il faut t’habiller décemment » ? J’aime qu’on s’adresse à moi. Pourquoi nous les femmes on a besoin d’un intermédiaire, de quelqu’un qui nous dise comme on doit s’habiller, se comporter et évoluer ?
– Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises à leurs maris…
Allah, Tu souris, n’est-ce pas ? Je sais. Je souris aussi. Il y a un truc qui ne tourne pas rond, un truc que je n’ose pas penser, un truc qui arrange tous les bonshommes de la terre mais qui ne me convient pas à moi, moi la femme. Obéissante et soumise. A Toi. Uniquement. » [p. 100-101]
Où est donc la noblesse d’âme ? Dans la ferveur de la dévotion chaque vendredi à la mosquée, ou dans la simple dévotion personnelle et privée que la petite Jbara prête à Allah, son confident, son meilleur ami, qu’elle aime de tout son coeur, non parce-qu’elle le craint, mais parce-qu’elle a foi en lui.
Et juste pour le plaisir, parce-que j’en ai déjà assez dévoilé, mais que cet extrait, je ne résiste pas à vous le partager, en guise de conclusion, parce-qu’après ça, tout est dit :
« Ils disent qu’il faut cacher ses ornements afin que l’homme n’ait pas de pensées inavouables. C’est écrit comme ça et ça n’a l’air de déranger personne. C’est lui qui a des pensées inavouables et c’est moi qui dois me cacher. Ça n’a pas de sens. De quel droit je deviendrais l’otage d’un homme qui ne sait pas se contrôler ? C’est à l’homme de s’éduquer, ce n’est pas à moi de me cacher. Et s’il ne veut pas s’éduquer, je n’ai qu’un conseil : la douche froide. Je ne vois rien d’autre pour soulager vos pensées inavouables, messieurs. Mais moi laissez-moi tranquille, moi et mes ornements, moi et mes cheveux, moi et ma chasteté ! Si des chevilles vous font bander, il est grand temps d’aller consulter.
Pas moi. Vous.
Pour troubles avancés de la kékette.
C’est une punition divine ce zizi, ma parole ! » [p. 123-124]


pour son rôle dans la pièce « Confidences à Allah »
Ce texte est alimente la calomnie des média contre l'Islam. ex: Cette phrase qu'elle cite dans son livre prétendu venir du Coran:"Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises à leurs maris". c'est faux!<br />Les femmes ET les hommes sont tous soumis à Dieu l'Unique et à personne d'autre!<br />Voici la vrai citation ds le Coran:<br />sura4 ayaah34 "Les
Question: avez-vous bien lu ce livre ?<br />Car il il s'agit d'une critique de la société et de ceux qui interprètent le Coran et cette religion de façon erronée pour leur avantage.<br />En aucun cas il n'est fait offense à Dieu bien au contraire, le personnage principal s'adresse à lui tout au long de l'ouvrage pour lui témoigner son respect.
j'ai lu énormement de romans qui traite de la situation de la femme en société arabo-musulmane, mais jamais un livre ne m'a autant secoué! Bravo à l'auteur,qui a su traiter un sujet si sérieux avec tant d'ironie et de légéreté.je l'ai fini en une nuit tellement c'était attachant!! <br />merci à vous aussi pour cette chronique qui donne encore plus envie de lire 🙂
Merci beaucoup 🙂
Votre chronique est une vive invitation à la lecture de ce roman qui exprime les pensées les plus profondes de la femme arabo-musulmane, considérée depuis longtemps l'éternel et l'unique suspect des crimes de la sexualité!
Effectivement, on a tendance à toujours tout mettre sur le dos des femmes… c'est pénible à force ! 😉
ce livre m'a l'air pas mal! je me le met dans un coin de ma tête pour le lire!
Il est superbe et te chamboule complètement.
J'avoue avoir lu avec attention ta chronique sur ce livre et être vraiment tres emballée par celui-ci !!! donc je participe à ton concours avec plaisir !! Je suis Eléane Bouquinovore sur FB 😉 Merci beaucoup pour ce concours !!
Tu m'as donné envie de le lire ! Alors je participe à ton concours et je choisis cet ouvrage ! (Pseudo FB : Pauline Dumont)
"Il n'y a que la vérité qui blesse" dit-on, alors à la lecture de ce manifeste, c'est vrai certains peuvent être choqués, blessés même. Se retrouver face à soi-même, pour les hommes, cela peut ressembler à une vraie claque ! Pourtant il reste tellement de petite Jbara, même dans nos sociétés qui semblent tellement aseptisées … Ouvrez-les yeux, cherchez bien, il y en a plein