La Duperie de Guenièvre (L’Ascension de Camelot, T1), de Kiersten White

La Duperie de Guenière, de Kiersten White (éditions De Saxus)

Kiersten White, La Duperie de Guenièvre (L’Ascension de Camelot, tome 1), éd. De Saxus, avril 2021

[Titre VO : The Guinevere Deception (Camelot Rising #1)]

La princesse Guenièvre arrive à Camelot pour épouser le célèbre Roi Arthur. Mais elle cache un lourd secret : élevée par Merlin, qui fut banni du royaume afin d’éradiquer toute magie au sein de Camelot, elle n’est en réalité qu’une usurpatrice envoyée pour protéger Arthur des potentielles menaces qui planent toujours sur lui et sur son peuple.

En bref

Guenièvre est une princesse du Sud du territoire de Bretagne. C’est tout du moins ce qu’elle laisse croire. Entourée d’une délégation composée des plus fidèles chevaliers de Camelot, elle fait route vers ce royaume afin d’y épouser Arthur, son célèbre roi.

Mais Guenièvre cache un lourd secret : elle n’est pas celle que l’on croit.

Il y a des années, après la rude bataille qui opposa le royaume de Camelot à la Reine Noire et aux forces maléfiques, le Roi Arthur prit la dure décision d’éradiquer toute magie de son royaume. Cela impliquait le bannissement de Merlin, qui l’avait pourtant élevé et assisté jusqu’alors.

« Guenièvre, la vraie Guenièvre, n’était pas une magicienne. Guenièvre était une princesse qui avait été élevée dans un royaume suffisamment lointain pour que personne ici ne l’ait jamais vue. Elle avait passé les trois dernières années dans un couvent où elle se préparait au mariage. Puis elle mourut, laissant un vide dans son sillage. Merlin vit ce vide et le revendiqua. »

(p. 36)

Ce dernier ne disposait qu’une d’une solution pour continuer à veiller sur son protégé : remplacer la princesse Guenièvre par une jeune fille qu’il avait lui-même élevée et formée à la magie. Qui de mieux qu’une épouse pour veiller sur son mari ?

« Jusqu’à ce que la magie disparaisse vraiment, celle-ci pourrait le menacer. Elle serait le bouclier contre n’importe laquelle des magies cherchant à détruire l’oeuvre d’Arthur ici. Aussi mal préparée qu’elle se sentait, elle n’abandonnerait pas. Elle serait à la hauteur de l’héritage de Merlin. « Je suis honorée de vous servir, mon Roi. » »

(p. 47)

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Mon avis

J’ai été agréablement surprise par cette lecture. Grande amatrice de romans historiques, ce premier tome de la saga L’Ascension de Camelot nous replonge dans la célèbre légende du Roi Arthur, de la Table Ronde et de la quête du Graal (même si dans cet opus, il n’en est pas fait mention).

On retrouve les personnages marquants de cette légende, comme les chevaliers Perceval, Bohort, ainsi que Merlin… Il est également fait mention de la Dame du Lac, de la Fée Morgane, etc.

La célèbre légende historique se mêle avec brio au fantastique de par la magie qui imprègne le récit.

« « Personne n’a été plus surpris que nous quand il a sorti l’épée de la pierre », déclara Sire Keu. «Vous êtes au courant, n’est-ce pas ? Une grande pierre imposante, avec une épée au milieu, se trouvait au centre de Camelot. Vieille comme le monde. Personne se savait d’où elle venait, ni ne connaissait son âge. Mais l’épée ne ternissait ni ne rouillait avec le temps. Et sur la pierre, une inscription disait que seul le vrai roi pourrait retirer l’épée. […] » »

(p. 120)

D’autres légendes bien connues telles que celle de Tristan et Iseult sont réadaptées (avec de grandes libertés, cette fois).

La Duperie de Guenièvre réinterprète donc la légende du Roi Arthur de façon plus moderne, certains personnages se montrant plus complexes, plus profonds que ce qu’on avait l’habitude de connaître à leur sujet (on notera l’incorporation des considérations LGBTQ+ qui, à mon sens, ne sont pas forcément nécessaires. Je l’ai personnellement ressenti comme une sorte de « quota inclusif » dans la mesure où cela n’apporte rien d’essentiel au récit (tout du moins dans ce premier tome), ce qui mitige un peu mon avis sur ce très bon roman.

Il ne faut donc pas lire La Duperie de Guenièvre en attendant un récit fidèle à la légende, même si les références sont multiples.

Point positif : j’ai beaucoup apprécié le fait que Kiersten White nous offre un récit bien loin de l’image Manichéenne des légendes traditionnelles. La vie n’est pas tout blanc ou tout noir, mais bien plus complexe que cela, les personnages et les situations aussi.

 

« Il y avait le bien et le mal, mais il y avait tellement d’espace entre les deux. »

(p. 258)

La pensée féministe est également très présente, de par le fait que Guenièvre est le personnage principal de ce récit, mais qu’elle n’est pas la reine « potiche » que l’on s’imagine, ou tout du moins que ce que l’entourage d’Arthur attend d’elle.

Avant d’embrasser son rôle de reine, Guenièvre est avant tout là pour protéger Arthur. C’est une femme forte, indépendante et téméraire, qui va jusqu’à prendre des risques inconsidérés, voire à défier les règles établies pour accomplir ce qu’elle juge juste.

 

« Merlin lui avait dit qu’Arthur avait besoin d’elle. Il lui avait conseillé de se battre en reine. Mais cela signifiait de ne pas pouvoir se battre du tout dans ce monde terriblement phallocrate. »

(p. 374)

Les amateurs de la série TV Kaamelott d’Alexandre Astier seront également ravis de retrouver leurs personnages préférés, mais traités dans un genre beaucoup plus sérieux (ce qui a parfois rendu ma lecture assez cocasse dans la mesure où je ne pouvais m’empêcher de visualiser les personnages de la série dans chaque scène).

 


Ma note

Un grand merci aux éditions De Saxus pour m’avoir permis de lire ce roman.

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