Y.S. Lee, Le Crime de l’horloge (The Agency #2)

Y.S. Lee, Le Crime de l’horloge (The Agency #2), éd. Nathan, 2011

(Titre original : The Agency – The Body at the Tower)

Deuxième enquête pour Mary Quinn en tant que membre de l’Agency, cette organisation secrète ayant pour particularité de ne recruter que des femmes en tant qu’agent. Un corps a été retrouvé au pied de la tour Saint Stephen (abritant la célèbre cloche Big Ben), sur le chantier du Parlement de Westminster à Londres . Suicide ou meurtre ? Pour cette nouvelle enquête en immersion, Mary Quinn devra faire face aux sombres démons de son enfance miséreuse en endossant à nouveau le costume d’un jeune garçon afin de se faire engager sur le chantier en question.
Je vous invite à découvrir la chronique du premier volume si vous n’avez pas déjà lu l’ouvrage au préalable. Néanmoins, on peut tout à faire lire les tomes dans des ordres différents (seuls quelques éléments récurrents manqueront légèrement de cohérence, mais cela ne nuit pas à la bonne compréhension de l’intrigue principale).

En bref : Londres. Eté 1859. Un an après avoir mené à bien sa toute première enquête au sein de l’Agency, Mary Quinn se voit confier par ses supérieures un poste doublement périlleux. La mystérieuse mort d’un maçon sur le chantier de Westminster quelques jours plus tôt l’oblige à revêtir des habits masculins. L’Agency n’étant composée que de femmes, ce terrain d’enquête est bien en dehors de leur cercle de compétence et de connaissances, ce que ne manque pas de faire remarquer l’une des deux directrices qui est plus que réticente à livrer Mary à un tel milieu hostile. En effet, pour se fondre dans le moule, celle-ci incarnera le rôle d’un jeune garçon de course, sorte d’homme à tout faire, prétendant n’avoir que 12 ou 13 ans afin de ne pas éveiller les soupçons. Une telle transformation physique (cheveux coupés, poitrine bandée, etc.) entraîne forcément une certaine instabilité psychologique, d’autant plus qu’elle rappelle à Mary le costume qu’elle revêtait lorsqu’elle était encore livrée à elle-même dans les ruelles de Londres, bien avant d’intégrer l’Institution pour Jeunes Filles de Miss Scrimshaw. Cette métamorphose en « Mark » Quinn fera-t-elle resurgir les plus sombres démons que Mary a tenté d’enfouir depuis, grâce à sa nouvelle vie ?

« Mais le plus éprouvant dans la vie de Mark, ce n’était ni le travail, ni la crasse ni la faim. Ce que Mary trouvait exténuant, c’était l’impression que Mark ne s’en sortirait jamais, qu’il n’arriverait jamais à se reposer, ni à vivre correctement. Son maigre salaire lui permettait tout juste d’acheter assez de nourriture et de sommeil pour survivre. Il n’y avait pas la moindre chance et donc pas le moindre espoir que cela change ou qu’il puisse se reposer. […] la moindre maladie, le moindre accident de travail s’avérait terrible – pas seulement pour le garçon en question, mais aussi pour sa famille élargie. C’était à cela qu’elle s’était sentie tenue également, quand elle était petite. En tant que jeune pickpocket, et, plus tard, cambrioleuse, elle avait tiré son argent de ce qu’elle pouvait grappiller et de rares aubaines. Ce qu’elle ne dépensait pas, elle risquait de se le faire voler à son tour. Et il fallait sans cesse qu’elle fasse profil bas, qu’elle garde secrète sa véritable identité. Etre toujours sur le qui-vive, toujours sur la défensive, était absolument épuisant. » (p. 154)

ATTENTION SPOILER 
(NE PAS LIRE SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE PREMIER TOME)
L’acclimatation à cet univers masculin par excellence que peut être un chantier du bâtiment est une rude tâche, surtout lorsque l’on ne dispose d’aucune expérience dans le domaine et que l’on est entourée d’hommes. Mais lorsqu’une vieille connaissance de Mary fait irruption dans sa nouvelle identité, c’est une nouvelle épreuve qu’elle doit surmonter : James Easton, l’ingénieur rencontré durant sa précédente enquête, est de retour des Indes. Il est chargé par le responsable du chantier de contrôler la sécurité des installations, suite au décès du maçon. Reconnaîtra-t-il Mary sous les traits juvéniles de « Mark » ? Comme celle-ci parviendra-t-elle a expliquer sa présence à cet endroit plus qu’inattendu pour une lady, et qui plus est, dans le costume d’un homme ? 
Mon avis : Une enquête résolument plus sombre que la précédente, qui nous immerge au sein de la population défavorisé du Londres du XIXe siècle, de ses difficultés au quotidien et de l’insalubrité paralysant de plus en plus la ville (sujet déjà abordé dans le volume précédent).

« Mary hocha la tête. Dans une maison bien tenue, les feuilles de thé, une fois infusées, étaient réutilisées pour nettoyer les tapis ou étaient vendues à un chiffonnier. Mais ici, la Tamise servait tout à la fois d’évier, d’égout et de baignoire. » (p. 67)

 
 Ma note :
 
Voici ma chronique vidéo de la saga comprenant les trois volumes jusqu’à ce jour (sans spoilers) :

(1) Comment

  1. Effectivement, une bonne série de livres, classés dans la catégorie policier Jeunesse, mais non interdite aux adultes. On peut se laisser facilement entrainer dans l&#39;intrigue, car l&#39;écriture est facile. <br />A quand le prochain tome ?

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